La grande cause de l’IVG

Allongement du délai d'accès à l'IVG, suppression de la clause de conscience, expérimentation de la pratique de l’IVG chirurgicale par les sage-femmes et meilleure prise en compte de la détresse psychosociale des femmes: ces propositions de la mission d’information de l’Assemblée nationale étaient attendues.

Allongement du délai d’accès à l’IVG, suppression de la clause de conscience, expérimentation de la pratique de l’IVG chirurgicale par les sage-femmes et meilleure prise en compte de la détresse psychosociale des femmes: ces propositions de la mission d’information de l’Assemblée nationale étaient attendues.
Il y a un peu plus d’un an, dans le cadre du projet de loi d’organisation et de transformation du système de santé, Laurence Rossignol, sénatrice et présidente de l’Assemblée des femmes, parvenait à la surprise du gouvernement à obtenir l’allongement de 12 à 14 semaines du délai d’accès à l’IVG.
Refusant que cette victoire soit portée au crédit de l’opposition, ou hostile à cette avancée, le gouvernement avait réclamé et obtenu une seconde délibération afin de supprimer cette disposition. Dans la foulée, une mission d’information avait été annoncée à l’Assemblée nationale.
L’Assemblée des femmes se réjouit des conclusions de cette mission, qui estime que l’effectivité du droit à l’IVG est menacée en France en raison de plusieurs freins maintes fois dénoncés par le mouvement féministe : fermeture de maternités et des centres d’orthogénie accolés, parcours de soins allongés, faible rentabilité de l’acte pour les professionnel.le.s de santé, réticences récurrentes des personnels médicaux, etc. 
La crise sanitaire a malheureusement exacerbé ces obstacles.Et le gouvernement a obstinement refusé d’assouplir l’accès à l’IVG instrumentale pendant le confinement. 
« Les féministes françaises firent sauter, l’un après l’autre, de très importants verrous de leur dépendance.Elles arrachèrent une liberté essentielle : celle de disposer de leur corps(comme tous les hommes depuis l’abolition du servage). Elles obtinrent que leur soit consacré, dans les textes, le droit – sans lequel toute liberté n’est que leurre – de choisir leurs maternités.Et même la non-maternité. » raconte Gisèle Halimi, dans Le Temps des malentendus, en préface de la nouvelle édition de La cause des femmes.
Pour conforter cette liberté, il nous faut aménager la loi de 1975.C’est pourquoi nous soutenons les propositions de la mission d’information et espérons que le droit à l’IVG sera renforcé dès octobre, avec l’examen par l’Assemblée nationale de la proposition de loi visant à renforcer le droit à l’avortement, porté par le groupe Ecologie Démocratie Solidarité

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